JULES FERRY
Jules Ferry naît à Saint-Dié le 5 avril 1832 de Charles-Edouard Ferry, avocat, et Adèle Jamelot.
D'abord élève au collège de Saint-Dié jusqu'en 1846, puis du lycée de Strasbourg, il est ensuite étudiant à la faculté de droit de Paris. Il devient avocat réputé, passionné par la politique. Il est vite spécialisé dans la défense juridique des républicains. Il collabore régulièrement aux journaux suivants : La Presse, Le Courrier de Paris, Le Temps. Opposant actif à l'Empire, il connaît la notoriété en publiant en 1868 une brochure accusatrice contre le préfet de la Seine "Les comptes fantastiques d'Haussmann". Il est élu député républicain de la 6ème circonscription de Paris en mai 1869.
Le 4 septembre 1870, il devient membre du gouvernement de la Défense Nationale. Maire de Paris du 16 novembre 1870 au 18 mars 1871, il eut la charge d'assurer le ravitaillement de Paris assiégé par l'armée prussienne. Les restrictions alimentaires qu'il fallut imposer lui valent le surnom de "Ferry-Famine".
Il est nommé par Thiers ambassadeur à Athènes (1872-1873).
Aux élections du 8 février 1871, il se fait élire représentant des Vosges à l'Assemblée Nationale et sera réélu député des Vosges le 20 février 1876. Il conservera son siège jusqu'en 1889.
Ministre de l'Instruction publique du 4 février 1879 au 23 septembre 1880 dans le cabinet Waddington, il attache son nom aux lois scolaires. Premières mesures :
collation des grades universitaires retirée à l'enseignement privé (12/03/1880)
dispersion des congrégations religieuses non autorisées (29/03/1880)
Président du Conseil du 23 septembre 1880 au 10 novembre 1881, il poursuit la mise en place des lois sur l'enseignement :
gratuité de l'enseignement primaire (16/06/1881)
extension aux jeunes filles du bénéfice de l'enseignement secondaire d'état (21/12/1881)
De nouveau ministre de l'Instruction du 31 janvier au 29 juillet 1882 (Ministère Freycinet), il continue son oeuvre scolaire :
loi relative à la laïcité et à l'obligation de l'enseignement (28/03/1882)
création d'une École Normale féminine à Sèvres et d'une agrégation féminine (13/07/1882)
Parallèlement, il se montre un partisan actif voire trop zélé de l'extension coloniale française : Tunisie, Madagascar, Congo, Tonkin. Ce dernier dossier lui sera fatal lors de sa seconde présidence du Conseil. Ayant obtenu d'un vote de la Chambre les crédits nécessaires à la conquête du Tonkin, il provoqua une extension du conflit à la Chine. L'annonce de l'évacuation de Lang-Son déclenche une violente opposition parlementaire et provoque sa chute le 30 mars 1885. Il connaît alors une vague d'impopularité en France et il échoue pour la désignation du président de la République en décembre 1887.
Aux élections législatives du 22 septembre 1889, il est battu par M. Picot, mais devient sénateur des Vosges en 1891, puis président du Sénat le 24 février 1893.
Lorsqu'il meurt le 17 mars 1893, le gouvernement décide de lui faire des funérailles nationales. Il est inhumé dans le caveau de sa famille à Saint-Dié.
Son nom fut naturellement associé à de nombreux établissements scolaires, notamment à Saint-Dié pour le collège de jeunes filles qui fut détruit en novembre 1944, puis, à dater de 1962, pour le lycée résultant de la fusion des collèges de garçons et de filles en septembre 1951.
Le lycée Jules Ferry de Saint-Dié
Le tombeau de Jules Ferry. A Jules Ferry,
la République reconnaissante.
Comme de nombreuses personnalités politiques françaises, Jules Ferry a été honoré par la Poste. Le timbre à son effigie possède cependant une originalité. Il fut en effet le premier à bénéficier de l'oblitération "Premier Jour". Celle-ci fut apposée à Saint-Dié le 17 mars 1951, le jour du 58ème anniversaire de sa disparition.